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La BCE et la FED marchent sur des œufs alors que la Grande Bretagne s’enfonce

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Comme à chaque élection, le climat en France est à la critique de l’Union européenne. Mais une déclaration de Mario Draghi, le gouverneur de la Banque Centrale Européenne, a changé la donne en rappelant l’importance du soutien de la croissance pour sortir de l’ornière. Le contexte économique instable pousse cependant tout le monde à la prudence, même la très puissante FED reste partagée entre optimisme et morosité.

 Avec la situation tendue autour du futur de l’Espagne et de l’Italie, l’économie européenne ne semble pas en grande forme. L’activité économique s’est pourtant stabilisée pour le premier trimestre en Europe. Concernant les bouées de sauvetages qui permettraient de relancer l’économie, Mario Draghi a estimé que la « croissance devrait être soutenue par la demande étrangère, les taux très faibles d’intérêt à court terme ainsi que nos mesures non conventionnelles ». La FED soutient aussi l’économie américaine par des taux d’intérêt faibles qu’elle compte reconduire jusqu’à fin 2014 au moins.

Les deux agences ont pointé différents facteurs expliquant l’accélération de l’inflation : pour la FED, c’est le prix de l’énergie qui en est responsable et qui ne devrait affecter que temporairement la croissance. Pour la BCE, l’explication est plus globale puisque c’est le prix élevé des matières premières qui explique l’inflation et constitue un risque important pour l’économie. Néanmoins, l’inflation dans la zone euro est maintenue à 2.7% et devrait repasser sous 2% début 2013. Mario Draghi a aussi assuré que les mesures exceptionnelles de refinancement menées par la BCE n’entraîneraient pas de hausse de l’inflation. Il a aussi précisé que, si en décembre et en février dernier des opérations de refinancement de banques ont eu lieu pour un montant de 1000 milliards d’euros, il était confiant sur leur répercussion sur l’économie réelle. Il en a enfin rappelé que seul un assainissement budgétaire et des réformes structurelles sont à même d’assurer la croissance et que tous ces transferts de liquidité, ces mesures « non-conventionnelles », ne sont que temporaires.

Ce message trouve un étrange écho dans la situation de la Grande Bretagne qui depuis l’élection du conservateur David Cameron s’est engagée dans une politique d’austérité. En effet, l’Office National des statistiques a surpris beaucoup de monde outre-manche en annonçant une contraction du PIB de 0.2%, ce qui renvoie le pays en récession après un dernier trimestre 2011 lui aussi négatif. L’origine du drame est la mauvaise santé du secteur de  la construction qui a baissé de 3% depuis janvier. De nouvelles coupes budgétaires sont donc à attendre pour de nombreux ministères et le pays risque de perdre son AAA, il est en effet mis sous perspective négative par Moody’s et Fitch. La raison est que si les plans du gouvernement pour assainir les finances publiques sont crédibles, ils ne laissent pas assez de place à la croissance.

La solution à la crise de la dette qui ravage l’Europe serait donc une navigation entre la rigueur et la croissance : une « Troisième voie » de gestion ?

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